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Conseil de l’Hydrogène : s’unir pour promouvoir l'hydrogène

Publié le 25 septembre 2020

6 minutes

Première initiative mondiale du genre, le Conseil de l’Hydrogène (Hydrogen Council en anglais) entend montrer que l’hydrogène compte parmi les solutions clés de la transition énergétique. Air Liquide comptant parmi les initiateurs du projet, nous revenons sur sa genèse et ses perspectives.

S'unir pour promouvoir l'hydrogène, accélérateur de la transition énergétique

Tout a commencé au Forum Économique Mondial de Davos en janvier 2017. Déterminés à contribuer à la limitation du réchauffement climatique à 2°C, conformément à l’objectif défini par l’Accord de Paris sur le climat en 2015, treize leaders des secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie ont lancé une initiative globale pour partager leurs vision et ambition pour l’hydrogène comme accélérateur de la transition énergétique.

Le Conseil de l’Hydrogène était né. Il réunissait Air Liquide, Alstom, Anglo American, BMW Group, Daimler, ENGIE, Honda, Hyundai, Kawasaki, Shell, Linde, Total et Toyota. Des acteurs de renommée mondiale qui, dans les secteurs complémentaires du transport et de la fourniture d’énergie, se sont unis et donné pour mission de promouvoir une vision à long terme des technologies et usages de l’hydrogène, et d’en accélérer le déploiement à grande échelle. L’initiative a convaincu et de nouveaux acteurs ont rapidement rejoint l’aventure. Mi-2020, un peu plus de trois ans après sa création, le Conseil de l’Hydrogène rassemble plus de 90 entreprises, multinationales de l’automobile, de l’énergie et de l’industrie ou acteurs majeurs représentant l’ensemble de la chaîne de valeur hydrogène. Ensemble, ils partagent une ambition à long-terme pour développer une filière bas carbone autour de l’hydrogène.

Le Conseil et agit au quotidien pour faire rayonner la voix de l’hydrogène dans l’écosystème politique, économique et financier mondial.

Erwin Penfornis

Directeur de l'activité mondiale Énergie Hydrogène d’Air Liquide

Quel est le rôle d’Air Liquide au sein du Conseil de l’Hydrogène ?

Air Liquide, avec le soutien actif de Toyota, a lancé cette initiative mi-2016. L'objectif initial était de fédérer, au plus haut niveau, les grands acteurs qui considèrent que l’hydrogène constitue l'une des solutions, globales et transsectorielles, au défi de la transition énergétique. Nous avons convaincu d’autres acteurs - parmi lesquels Shell et Anglo American - de nous rejoindre et l’effet « boule de neige » a rapidement fonctionné. C’est ainsi que nous avons pu réunir 13 chefs d'entreprise à Davos en janvier 2017 et créer l’événement. Depuis, Air Liquide reste l’un des principaux leaders du Conseil et agit au quotidien pour faire rayonner la voix de l’hydrogène dans l’écosystème politique, économique et financier mondial. En fédérant 13, puis 30 et aujourd’hui plus de 90 entreprises, nous avons pu rendre l’hydrogène toujours plus visible et crédible.

Quels sont les grands chantiers à venir ?

Le premier concerne la sécurité : plus l’hydrogène sera diffusé, plus le risque inhérent à son stockage et à son transport devra être maîtrisé. Air Liquide a l’expertise nécessaire dans ce domaine mais il faudra veiller à ce qu’elle soit partagée par les nouveaux acteurs. La seconde priorité est d’harmoniser les réglementations nationales pour distribuer, conditionner et transporter l’hydrogène. Notre troisième chantier est de mobiliser l’opinion publique, au travers d'une pédagogie adaptée.  Enfin, nous souhaitons faire du Conseil de l’Hydrogène une véritable « marketplace » où les gens se rencontrent et construisent leurs projets autour de l’hydrogène.

Quels temps forts retenez-vous depuis la création du Conseil de l’Hydrogène et quels sont vos espoirs à titre personnel ?

Je retiens deux moments-clés : Davos, où nous avons réussi à exister fortement, et notre réunion à Versailles en janvier 2020, en présence de représentants du Gouvernement français, à l’occasion de notre troisième anniversaire. Nous avons eu l'opportunité de montrer que les industriels et les start-up qui composent le Conseil ont été rejoints par des investisseurs financiers et que ces derniers sauront répondre présents lorsque nos projets de déploiement d’infrastructures seront mûrs. Il est temps, en effet, d’investir massivement, de prendre des risques, pour mettre en place les projets et faire décoller le marché. Je suis confiant car la pression de l’opinion publique comme du monde financier est forte pour accélérer la transition énergétique.

Construire un avenir énergétique propre et sûr

La mission que s’assigne le Conseil de l’Hydrogène est de formuler des recommandations auprès de décideurs clés tels que les pouvoirs publics, agences internationales, chefs d’entreprise et acteurs de la société civile afin de se donner les moyens de son développement.



L’objectif ? Accélérer le déploiement massif des technologies innovantes autour de l’hydrogène. Au cours des trois dernières années, le Conseil de l’Hydrogène a mis en évidence les avantages substantiels que doit apporter ce déploiement.



Vecteur énergétique versatile à fort potentiel, l’hydrogène n’émet pas de CO2 à son point d’utilisation quand il est employé en tant que vecteur d’énergie propre. Il  est désormais largement reconnu comme un élément essentiel d'un avenir énergétique propre et sûr.



Le nombre croissant de déploiements, de stratégies, d'alliances et de développements technologiques dans des zones géographiques et des secteurs plus vastes témoigne d'un élan tangible, tout comme le nombre croissant d'entreprises qui rejoignent le Conseil de l’Hydrogène.

Trouver des sources de financement pour la « décennie de l’hydrogène »

Dans son rapport, Path to Hydrogen Competitiveness: a cost perspective, le Conseil de l’Hydrogène a notamment démontré que le coût des solutions à base d'hydrogène devrait baisser plus sensiblement et plus rapidement qu’initialement prévu. En l’espace d’une décennie, ces solutions seront donc aussi, voire plus, compétitives que d'autres solutions technologiques propres et ce, dans plus de 20 applications clés. Pourtant, certains projets à fort potentiel n’ont pas encore décollé, faute de modèle économique viable. Le rapport estime que le montant nécessaire pour amener les technologies de l'hydrogène à la parité avec les technologies actuelles est d'environ 70 milliards d'euros, soit moins de 5 % des dépenses mondiales annuelles en matière d'énergie. Un chiffre qui pourrait baisser à 45 milliards d'euros si une large mobilisation se met en place dès maintenant. Pour le Conseil de l’Hydrogène, ce déficit de financement doit être comblé par des outils appropriés, comme des fonds d'infrastructure public-privé dédiés. Déterminés à faire de cette décennie la « décennie de l'hydrogène », les membres du Conseil sont prêts à réaliser des investissements d'envergure, mais ne pourront y arriver seuls : ils appellent donc gouvernements et investisseurs à l’action.

 

CLIMATE CH2AMPION

CLIMATE CH2AMPION est une initiative supportée par le Conseil de l'Hydrogène.

Lancée le 15 septembre 2020, l'initiative CLIMATE CH2AMPION vise à rassembler et mobiliser toutes les volontés en faveur d'investissements accrus en matière de technologies hydrogène propres. Avec comme finalité un air ambiant de meilleure qualité, une baisse de la pollution et des villes plus propres.



CLIMATE CH2AMPION est la plus grande initiative jamais lancée auprès des consommateurs en faveur de l'hydrogène.



Retrouvez CLIMATE CH2AMPION sur son site dédié et sur Twitter.