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Hydrogène : de la vision au projet de société pour un avenir durable

Publié le 11 février 2022

Au moment de passer le flambeau à la tête du Conseil de l’Hydrogène, qu'il a co-présidé depuis son lancement, Benoît Potier, Président-Directeur Général d'Air Liquide, revient sur cette initiative inédite, dont la création a inauguré une ère nouvelle vers la société hydrogène.

Une alliance inédite

Au départ nous étions treize. Treize dirigeants d’entreprises internationales, réunis lors du Forum Économique Mondial en janvier 2017. Nous partagions une vision commune du rôle majeur de l’hydrogène pour réussir la transition vers une société bas carbone. Cette vision ne faisait pas alors l’unanimité. Mais nous étions déterminés à la porter, car nous savions qu’elle était juste. Nous connaissions bien cette molécule : Air Liquide la produit, la transporte et la livre à de nombreux clients industriels depuis 50 ans. Forts de cette expertise pionnière, nous étions convaincus que l’hydrogène avait un rôle clef à jouer dans le cadre de la transition bas carbone. Au carrefour de nombreuses formes d’énergie, l’hydrogène était la pièce manquante de cette transition. Au-delà des innovations et des solutions technologiques, un nouvel écosystème, une société hydrogène, était à bâtir. Nous savions que nous n’y arriverions pas seuls. Nous avons donc créé ensemble le Conseil de l’Hydrogène. 

L’amorce d’une transition globale

Avec ce Conseil, nous avons lancé une dynamique fédératrice pour mobiliser industriels, investisseurs et décideurs publics autour d’un objectif commun. Aujourd’hui, le résultat est là : le Conseil de l'hydrogène est devenu presque incontournable. A travers ses études et ses rapports, il fait référence auprès des institutions internationales sur la thématique des nouvelles énergies. Mais surtout, et c’est bien là l’essentiel, nous mesurons aujourd’hui son rôle en constatant l’importance qu’a pris l’hydrogène dans les plans de relance post-covid et les stratégies de décarbonation des Etats. Plus de 100 milliards d’euros d’investissement en faveur de l’hydrogène ont été annoncés, à travers 30 pays. C’est du jamais vu. L’hydrogène a véritablement pris son envol. Il pourrait représenter jusqu’à 22% de la demande mondiale finale en énergie en 2050.

Cette aventure illustre parfaitement à mes yeux la nécessité d’une coopération entre acteurs pour relever un défi planétaire tel que le changement climatique. A travers le Conseil de l’Hydrogène, des entreprises de secteurs très divers - énergéticiens, producteurs d’hydrogène, équipementiers, constructeurs automobiles, et bien d’autres - ont démontré qu’elles pouvaient travailler ensemble autour d’un objectif commun.

Des défis concrets pour la décennie 

Chacun doit désormais jouer son rôle pour bâtir la société hydrogène. Les entreprises tout d’abord qui, de la production d’énergie jusqu’aux usages finaux dans les transports et l’industrie, doivent concentrer leurs forces là où elles peuvent faire une réelle différence. Nous disposons tous d’expertises complémentaires. Chaque entreprise doit exprimer le meilleur de son savoir-faire dans son domaine. Les investisseurs, quant à eux, ont un rôle clé à jouer pour financer massivement ces changements et mutualiser les risques associés. Les gouvernements enfin, doivent permettre aux investisseurs et aux entreprises de disposer d’une visibilité à long-terme sur leur stratégie hydrogène : leur capacité à concevoir et à harmoniser les réglementations pertinentes et à stimuler de concert l’offre et la demande sera clé pour le développement de la société hydrogène.

Je suis certain que nous y parviendrons. La direction est désormais tracée et les volontés alignées. Je suis honoré de passer le relais à M. Yoshinori Kanehana, Président de Kawasaki Heavy Industries, en tant que co-chair du Conseil de l’Hydrogène, qui saura j’en suis sûr, accompagner l’accélération du passage à l’action. Je continuerai par ailleurs à œuvrer pour le Conseil en tant que son représentant officiel en Europe. 

Ensemble, faisons de la décennie 2020 celle de l’hydrogène.

Cette tribune a été initialement publiée sur LinkedIn.

Crédits photos : Ⓒ Nico De Pasquale Photography, Airbus 2021