Première mondiale : Air Liquide contribue au premier vol électrique piloté et propulsé à l'hydrogène liquide
Publié le 28 novembre 2023
3 minutes
Le premier vol électrique piloté, propulsé à l'hydrogène liquide a eu lieu en septembre 2023. En collaboration avec H2FLY, Air Liquide a équipé HY4, le démonstrateur hydrogène-électrique, d'un nouveau réservoir prouvant que l'hydrogène liquide est un pas de plus vers une aviation sans émission.
Voilà sûrement un événement qui fera date dans l'histoire de l'industrie aéronautique. En septembre 2023, à Maribor, en Slovénie, s'est envolé un petit démonstrateur appelé HY4, qui a effectué quatre vols d'essai habités, dont un de trois heures, en utilisant de l'hydrogène liquide et un réservoir de carburant fournis par Air Liquide.
À l'origine, le démonstrateur HY4 fonctionnait à l'hydrogène gazeux, mais les essais ont montré que les hautes pressions nécessaires rendraient le démonstrateur trop lourd pour être utilisé pour l'aviation commerciale. "Un réservoir d'hydrogène liquide est jusqu'à dix fois plus léger", explique Pierre Crespi, Directeur Innovation, Air Liquide advanced Technologies. C'est pourquoi, dans le cadre du projet européen HEAVEN, Air Liquide s'est associé à H2FLY, une start-up développant des systèmes de propulsion hydrogène-électrique pour l'aviation, pour moderniser son HY4 en l’équipant d’un réservoir à hydrogène liquide.
Air Liquide a développé un réservoir d’hydrogène liquide de 290 litres pour son utilisation sur l’avion HY4. Avant son intégration sur l’avion, celui-ci a été soumis à des tests électriques et vibratoires rigoureux pour permettre son utilisation en vol.
Après son intégration sur l’avion HY4, les équipes d’H2FLY et d’Air Liquide ont activement collaboré pour tester l’ensemble des fonctionnalités de l’avion dont des essais à pleine puissance ainsi que les techniques de ravitaillement en hydrogène liquide développées par les équipes d’Air Liquide pour une mise en œuvre sur aéroport.
Avant l’essai, Josef Kallo, fondateur et PDG de H2FLY, a déclaré "Nous avons l'occasion de montrer que le vol électrique à l'hydrogène est possible".
Le jour J, les vols d'essais se sont déroulés comme prévus et ont confirmé qu’il était possible de doubler l’autonomie de l’avion grâce à l’utilisation de l’hydrogène liquide.
L'industrie aéronautique s'étant engagée à atteindre l'objectif net zéro émission d'ici 2050, ce succès est capital. En raison de leur rapport poids/puissance défavorable, l'utilisation de batteries du même type que celles des voitures électriques est exclue pour l'aviation. Les piles à combustible alimentées par de l'hydrogène d’origine renouvelable sont, de loin, une solution bien plus viable. "Ce réservoir est plutôt petit par rapport à ce dont nous aurons besoin à l'avenir pour les grands avions commerciaux", prévient Pierre Crespi. Cependant, il met l'industrie sur la voie de solutions prêtes à être commercialisées d'ici le milieu des années 2030, date à laquelle des avions de 20 à 100 places alimentés par de l'hydrogène liquide pourraient être utilisés sur des itinéraires régionaux, avant d'être suivis, autour de 2050, par de plus gros porteurs.
Sur le plan technologique, les bases sont désormais posées : "Nous avons intégré dans ce réservoir toutes les fonctions et toutes les procédures de sécurité qui seront nécessaires, explique-t-il, et ce faisant, nous préparons l'avenir en contribuant à la décarbonation de l'aviation”. Grâce à son expertise sur l'ensemble de la chaîne de valeur de l'hydrogène, depuis la production et le stockage jusqu'aux solutions de transport, de chargement et de ravitaillement, Air Liquide est prêt à fournir l'impulsion nécessaire pour faire décoller l'aviation à l'hydrogène liquide.
En savoir plus sur le projet HEAVEN :