Des matériaux avancés pour une électronique bas carbone

Prenons l’exemple de Micron, l’un des plus anciens clients d’Air Liquide, pour confirmer les dires de Jiro. Depuis maintenant 30 ans, Air Liquide fournit au fabricant américain de mémoire des gaz ultra-purs, nécessaires à la production de micropuces. Ces dernières décennies, le secteur de l’électronique s’est rapi­de­ment développé à mesure que les ordinateurs, puis les smartphones, sont devenus des biens de consom­mation courante. En parallèle, les voitures et les appareils électroménagers se dotaient de composants électroniques plus complexes, capables de leur offrir plus de rapidité et une puissance de traitement augmentée tout en réduisant leurs coûts et leur empreinte environnementale.

Nous sommes ici à Singapour, au centre de matériaux avancés d’Air Liquide construit pour Micron. Situé à quelques kilomètres du centre-ville dynamique, sur la côte ouest de l’île, le complexe abrite une unité de pro­duc­tion ultra-moderne, « la première du genre », explique Dylan Low, Directeur Commercial d’Air Liquide Singapour. 

Ce dernier nous accueille à l’entrée, aux côtés d’Helena Seiver, Directrice Compte stratégique Micron chez Air Liquide. Tandis que nous enfilons des lunettes, des casques et des combi­nai­sons de protection pour notre visite des espaces sécurisés de l’usine, Helena nous explique son rôle, qui consiste à « fournir un service Air Liquide unique à Micron ». Elle s’assure que le Groupe fasse bénéficier Micron de son expertise et de son implantation internationale pour l’accompagner dans son expansion. Pour ce faire, le Groupe a ouvert l’une de ses plus grandes installations de production de matériaux électroniques avancés à proximité de Micron, à Singapour.

Cette stratégie de régionalisation des chaînes d’approvisionnement leur a permis de gagner en robustesse et en réactivité. Réalisée dans un contexte de restrictions liées à la covid-19, la construction du centre de matériaux avancés à Singapour a souligné l’importance d’une solide coopé­ration régionale. Concernant le partenariat avec Air Liquide, Jenny Tan, Directrice des Achats, catégorie Matériaux, chez Micron, explique : « Micron et Air Liquide collaborent avec succès depuis 30 ans sur divers projets qui ont contribué à améliorer l’efficacité de la production et la ­résilience de la chaîne ­d’approvisionnement tout en renforçant les efforts de développement durable de Micron. Nous sommes ravis de poursuivre notre partenariat de longue date avec Air Liquide dans les années à venir. »

Jiro Yokota en profite pour nous expliquer comment les molécules de gravure enScribe™ aident les clients d’Air Liquide issus du secteur de l’électronique à réduire considérablement les émissions dans leurs procédés de fabrication. « Nos matériaux rempla­cent les gaz de gravure à fort potentiel de réchauffement global, dont les ­émissions de gaz à effet de serre (GES) sont plus importantes que celles du dioxyde de carbone, explique-t-il. Ainsi, à chaque fois qu’un client adopte l’une de ces ­molécules, il contribue à réduire les émissions de GES de l’ensemble du secteur. L’utilisation d’une seule de ces molécules par certains de nos clients a déjà permis de réduire de près de 1 % les émissions de tout le secteur. De plus, ajoute-t-il, chaque puce sortant d’une usine peut potentiellement réduire encore davantage les émissions par la suite, en améliorant l’efficacité d’un ordinateur ou même d’une voiture. » Ce sont bel et bien des matériaux avancés !