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Traitement des maladies chroniques : l’entretien motivationnel, clé de l’observance

Publié le 15 avril 2022

Écouter, échanger, s’interroger, se motiver… pour mieux se soigner. Face à une maladie chronique comme l'apnée du sommeil, la formation à l’utilisation du dispositif médical, la compréhension du traitement et le rappel des bonnes pratiques ne suffisent pas toujours à créer une observance optimale. À travers une étude médicale conjointe avec l'hôpital universitaire de La Princesa à Madrid, Air Liquide Healthcare apporte une nouvelle réponse qui s’appuie sur l'intelligence émotionnelle. Cette démarche, profondément centrée sur le patient et une approche personnalisée, lui permet de s’approprier son traitement et de mieux le suivre au quotidien.

Traiter l'apnée du sommeil

L’apnée du sommeil - ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) – est l'un des troubles respiratoires du sommeil les plus fréquents. Il touche, dans ses formes modérées et sévères, de 6 à 17 % des populations adultes, en particulier les hommes, avec une prévalence croissante selon l'âge1. En cause, un relâchement pendant le sommeil des muscles du pharynx qui viennent obstruer les voies respiratoires. Le cerveau réagit alors en provoquant un micro-réveil inconscient pour reprendre la respiration. Les conséquences sur la santé sont immédiates : fatigue et somnolence diurnes, maux de tête, troubles de la concentration et de la mémoire. À plus long terme, un SAHOS non traité augmente le risque de maladies cardiovasculaires, d’accidents de la route, du travail, et peut notablement altérer la qualité de vie des patients et de leur entourage.



Une fois le diagnostic posé, la ventilation par pression positive continue (PPC) est le traitement de référence2 pour les SAHOS modérés à sévères. Bien suivi, il permet une amélioration rapide des somnolences diurnes et de ses conséquences sur la vie quotidienne. Toutefois, « l’adhésion à cette thérapie au quotidien suppose un profil de patient motivé, et le manque d'observance est son principal problème », rappellent dans une récente étude3 des pneumologues de l'hôpital universitaire de La Princesa (Madrid, Espagne) et les équipes d’Air Liquide Healthcare Spain.

Mon père souffre aussi d’apnée du sommeil et il suit la même thérapie que moi. Je suis très heureuse, car ces entretiens nous ont aidés tous les deux à répondre aux doutes, aux questions et aux inquiétudes que nous avions sur le traitement.

Laura

La motivation personnelle, un levier déterminant

D’où l’intérêt de nouvelles stratégies, comme l’approche comportementale MEntA. Lors d’un entretien motivationnel mené par une infirmière spécifiquement formée, chaque patient est invité à exprimer ses sentiments, ses doutes et ses espoirs face au traitement. Un échange empathique, sans préjugés, qui s’adapte à chaque personnalité. Une approche d’autant plus pertinente que de précédentes études4 ont déjà montré l’influence du contexte social du patient sur l’observance. 

Les personnes mariées et retraitées affichent, par exemple, de meilleurs taux que celles qui vivent seules et/ou qui travaillent. Prenant en compte cet environnement personnel, l’entretien motivationnel les aide ainsi à renforcer leur détermination, à anticiper les situations à risque et les raisons d’un éventuel décrochage au traitement, pour mieux y faire face. Plutôt que de chercher à convaincre, l’objectif est de reconnaître et stimuler le désir de changement et de guérison. 

Après 90 jours de traitement, les 42 patients ayant participé à l’entretien motivationnel affichaient ainsi un taux d’observance de 6 heures en moyenne par nuit, contre 4,4 heures pour ceux (41) ayant suivi une formation théorique standard, centrée sur l’utilisation de l'appareil. « C'est peut-être l’avantage de l'entretien motivationnel, qui permet d'impliquer le patient et de le faire adhérer à la thérapie sous une vision différente : non pas parce qu'il s'agit d'un traitement prescrit, mais parce qu'il est motivé », soulignent les chercheurs, qui voient s’ouvrir dans ce domaine un « large champ d'études » en santé. 

Une voie suivie par Air Liquide depuis 30 ans, avec l’ambition de comprendre ce qui compte vraiment pour les patients, et d’y apporter des réponses pour améliorer leur qualité de vie. Parmi les 1,8 million de personnes prises en charge par Air Liquide dans le monde en 2021, 38 % suivent déjà un parcours de soins personnalisé. Cette approche fondée sur les principes de la valeur en santé est en outre appuyée par l’engagement de Air Liquide Healthcare auprès de l’ensemble de l’univers de la santé, patients, professionnels, institutions et payeurs.

Focus sur le SAHOS

Les apnées obstructives du sommeil sont dues à une obstruction des voies aériennes supérieures, secondaires à un collapsus (fermeture) du pharynx. Pendant le sommeil, le tonus des muscles de cette région diminue et, si l’anatomie y prédispose, une obstruction pharyngée se produit. Cette fermeture, qui dure au moins 10 secondes5, est soit complète – on parle alors d’apnées –, soit incomplète – et on parle d’hypopnées –. Dans les deux cas, elle entraîne une baisse progressive de l’oxygène dans le sang ainsi qu’une augmentation du gaz carbonique. Le patient se réveille alors brièvement pour activer ses muscles et rétablir l’ouverture des voies aériennes. Si ces micro-réveils se produisent de 15 à 30 fois par heure, on parle de SAHOS modéré, et sévère au-delà de 30.

Ces entretiens nous encouragent à rester motivés et positifs vis-à-vis de la thérapie, même s'il s'agit d'un processus complexe.

Javier

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