Réduire les émissions de CO₂ de la plus grande usine d’oxygène au monde
Publié le 20 avril 2023
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« D’une certaine manière, ces unités de production reviennent à la maison », explique Jens Juckel, en pointant du doigt une rangée de sept tours qui surmonte un réseau de canalisations. Mais, bien sûr, ces unités de séparation des gaz de l’air (ASU) situées à Secunda, dans la province du Mpumalanga, en Afrique du Sud, ne vont nulle part.
Un gaz qui est principalement utilisé dans la production de carburants et de produits chimiques de synthèse. À la suite d’un accord conclu à l’été 2021 et portant sur un montant de 480 millions d’euros, l’usine d’oxygène est désormais détenue par Air Liquide. « Ce contrat couvre l’exploitation des 16 ASU pour les 15 prochaines années, en plus de celle que nous opérons déjà, explique Jens. Et comme c’est nous qui les avons construites, nous avons l’impression d’avoir bouclé la boucle. »
Ce nouveau contrat est une étape importante qui renforce la relation que le Groupe entretient avec Sasol depuis 40 ans. Non seulement Air Liquide exploite l’usine de production d’oxygène dans son ensemble, mais le Groupe est également chargé de la modernisation des unités. Un plan de modernisation qui prévoit des gains significatifs en matière de sécurité, de fiabilité et d’efficacité mais aussi une réduction des émissions de CO2. « Nous avons pour objectif de faire baisser ces émissions de 30 à 40 % d’ici 2031, explique Jens. Pour cela, la solution la plus évidente est d’avoir recours aux énergies renouvelables. » Ainsi, Air Liquide et Sasol ont déjà signé des contrats d’achat d’électricité pour la fourniture à long terme de 480 MW d’énergies renouvelables, dans le cadre de leur engagement à sécuriser une capacité totale de 900 MW d’énergies renouvelables.
En parallèle, d’autres leviers sont activés pour réduire les émissions de CO2 du site dont un travail de fond sur l’amélioration des procédés industriels. « Nous avons identifié un certain nombre de projets d’efficacité qui nous permettent déjà de réaliser des économies significatives », explique Jens. Et puis, il y a ce qu’il appelle « les quick wins », qui consistent à gérer plus efficacement les unités existantes. Alors que nous poursuivons la visite, Lizelle Meyer, Responsable Excellence opérationnelle, tient à préciser les choses. « Sous la direction de Sasol, la sécurité et la fiabilité passaient avant tout. Cela reste vrai pour Air Liquide, évidemment. Mais nous avons désormais une troisième priorité : l’efficacité énergétique, qui repose sur des stratégies avancées d’optimisation et de contrôle des procédés. »
Et cela ne s’arrête pas là. Air Liquide collabore également avec les équipes de Sasol pour identifier et mettre en œuvre d’autres actions de décarbonation du site. Selon Simon Baloyi, Directeur Exécutif Technologies et Énergie chez Sasol, cette ambition commune autour de la décarbonation du site de Secunda renforce le partenariat avec Air Liquide. « En améliorant l’efficacité énergétique de nos opérations et de nos actifs industriels, nous réduisons notre consommation de vapeur, ce qui se traduit directement par une réduction des émissions de dioxyde de carbone. »
« Renforcer la fiabilité et la sécurité, c’est avoir un impact direct sur l’efficacité. Pour assurer une meilleure maintenance, Air Liquide a recours au digital », explique Lizelle, en nous présentant à Cyril Sebei, Responsable du domaine Mécanique et à la tête d’une équipe de maintenance. Ce dernier précise : « Notre programme de maintenance approfondie des boîtes froides améliore, bien sûr, la sécurité mais permet également de gagner en efficacité. »
L’ingénieur poursuit : « C’est une nouvelle stratégie opérationnelle qu’Air Liquide a mise en œuvre à Secunda. Nous travaillons désormais avec Sasol pour anticiper la demande d’oxygène et adapter la capacité de production dès que cela est possible. » Il fait un signe en direction des imposantes tours de refroidissement de Sasol. « Pour certains collaborateurs, l’acquisition était, à l’origine, une source d’inquiétude. Mais en fin de compte, Air Liquide nous a fait bénéficier de son expertise mondiale dans le domaine des gaz industriels. Cela a vraiment contribué à instaurer une atmosphère positive. » Ce à quoi Jens ajoute, en riant : « Dans tous les sens du terme ! »