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Décarbonation de l’industrie : l’essentiel sur le captage et la séquestration du carbone (CCS)

Publié le 05 juillet 2023

3 minutes

Pour faire face à l’urgence climatique, les industries se mobilisent pour limiter voire éviter les émissions de CO2 générées par leurs activités. Pour cela, plusieurs solutions s’offrent à elles : améliorer leur efficacité énergétique, s'approvisionner en énergies renouvelables, transformer leurs procédés de production, développer l’économie circulaire ou encore capter le CO2 émis. Pour soutenir la transition vers une industrie bas carbone, les industriels ont le plus souvent recours aux différentes solutions simultanément pour en démultiplier l’impact.

Pour capter les grands volumes de CO2 émis, le captage et la séquestration du carbone, ou CCS, est une technologie efficace et rapide à mettre en œuvre pour réduire les émissions à court et moyen termes, notamment dans les secteurs les plus émetteurs et les plus difficiles à décarboner. De quoi s’agit-il concrètement ? Comment l’utilisons-nous dans nos projets ? Réponses en 3 temps.

Le CCS : qu’est-ce que c’est ?

Concrètement, le CCS consiste à piéger les molécules de CO2. Une fois capté, le CO2 doit être purifié, puis liquéfié pour être ensuite transporté vers un champs d’enfouissement, c’est-à-dire un puits de carbone1 où il sera séquestré.

En quoi le CCS est-il utile à la décarbonation de l’industrie ?

Avec plus de 20 %2 des émissions de CO2 générées par l’industrie, le CCS fait figure de solution incontournable pour éviter les émissions de CO2 à court terme, en particulier celles des secteurs dont les émissions sont difficiles à réduire, comme ceux de la chimie, de la sidérurgie ou du ciment.

De façon plus générale, le CCS est adapté pour capter les émissions émises par l’industrie. Le CO2 est en effet directement capté en sortie d’usine, sous-produit des fumées de combustion d’énergies fossiles et de différents procédés de production.

L’heure n’est plus aux atermoiements sur les solutions CCS. Il suffit de lire les rapports du GIEC ou de l’Agence internationale de l'Énergie, dont tous les scénarios arrivent à la même conclusion : sans CCS, impossible d’atteindre la neutralité carbone.

Sylvie Cornot-Gandolphe, chercheuse associée au Centre Énergie de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI)

Quel avenir pour le CCS ?

Des projets de CCS à grande échelle se développent à travers le monde, en particulier en Europe et aux États-Unis qui concentrent plus de 70 % des projets mondiaux. Air Liquide se positionne comme l’un des leaders de cette solution avec notamment sa technologie CRYOCAPTM et opère de grands projets de CCS en Europe, tels que le projet Kairos@C à Anvers en Belgique qui vise à capter plus de 14 millions de tonnes de CO2 sur ses dix premières années d’exploitation ou encore l'initiative Cap Décarbonation3 lancée dans le Nord de la France qui vise à capter 1,5 million de tonnes de CO2 par an.

1. Système naturel ou artificiel permettant de stocker une quantité significative de CO2, de manière à en limiter la concentration dans l'atmosphère. Ex : anciens champs de gaz naturel, structures géologiques compatibles, etc…

2. Source : Agence internationale de l’Energie

3. Air Liquide France Industrie, Dunkerque LNG, EQIOM, Lhoist et RTE sont engagés dans une démarche conjointe de décarbonation de l'industrie, au travers de trois projets : la phase 2 du programme K6, le projet CalCC et le projet D’Artagnan.

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