D’expéditions en innovations : les technologies développées par Energy Observer
Publié le 06 septembre 2024
3 minutes
Après sept ans de tour du monde et plus d’une centaine d’escales sur tous les continents, Energy Observer est rentré en France pendant l’été 2024, à Saint-Malo, son port d’attache. Le premier navire-laboratoire à énergies renouvelables livre ses secrets et nous fait découvrir les technologies qui ont permis cette odyssée.
Le projet Energy Observer, initié par le capitaine Victorien Erussard, avait pour but d’être entièrement autonome et de n’émettre aucune émission de gaz à effet de serre ni de particules fines. Pour y arriver, quelles que soient les conditions, de jour comme de nuit, la production d’hydrogène était indispensable au mix énergétique, pour stocker l’énergie produite par le soleil. Découvrez cette vidéo dans laquelle Luc Bourserie, Ingénieur systèmes, nous fait visiter en détail le bateau Energy Observer.
Un partenariat pour fédérer les expertises
Le partenariat avec Air Liquide, engagé dans le développement de la mobilité hydrogène, était tout naturel. Noué en 2017, il s’est renforcé en 2021, quand Air Liquide est devenu partenaire principal de l’Odyssée. L’objectif ? Fédérer les expertises pour accélérer la transition énergétique et sensibiliser tous les publics au potentiel et aux enjeux de l’hydrogène. Grâce à sa maîtrise sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production au stockage, et à travers le mécénat de compétences, des techniciens et ingénieurs d’Air Liquide ont collaboré à des projets de recherche et développement menés par Energy Observer. Ces équipes ont également travaillé sur Energy Observer 2, un navire-cargo à hydrogène, conçu pour transporter des marchandises avec un impact carbone minimum.
Une véritable centrale de production d’hydrogène à bord
Luc Bourserie, ingénieur systèmes du catamaran expérimental, explique : “202 m2 de panneaux photovoltaïques ont été installés pour alimenter la vie à bord, les moteurs de propulsion et les différents systèmes”. Pour stocker le surplus d’électricité et pallier l’intermittence des énergies renouvelables, une véritable centrale de production d’hydrogène a été installée. Luc Bourserie détaille : “l’hydrogène produit à partir de l'électrolyse de l'eau de mer a été compressé et stocké puis converti en électricité grâce à une pile à combustible. Il a été conservé dans les huit compresseurs présents à bord du bateau qui peuvent contenir au total 62 kg d’hydrogène à 350 bars”. Il ajoute, “quand on n’arrive pas à faire l’équilibre jour/nuit juste avec l’énergie solaire de la journée, on va utiliser l’hydrogène pour le reconvertir en électricité”. Au total pendant les 7 ans de l’odyssée, Energy Observer a produit à bord, à partir d’eau de mer, plus de 1,3 tonne d’hydrogène. Energy Observer a permis de tester l’hydrogène, les électrolyseurs, la pile à combustible et le stockage dans des conditions météorologiques variées, et parfois extrêmes, du temps le plus froid aux Pôles, aux températures très élevées et à la forte humidité autour de l’Équateur. Une vraie démonstration par la preuve que l’hydrogène est une solution crédible pour engager la transition énergétique et la nécessaire décarbonation du secteur maritime.