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Comment dirige-t-on la plus grande unité de production d'oxygène au monde ?

Publié le 04 février 2022

Bertus Swart est le directeur de l’usine T17, une unité de séparation de l’air (ASU) dernier cri, capable de produire 5000 tonnes d’oxygène par jour, que détient et exploite Air Liquide pour Sasol en Afrique du Sud. Il a entrepris la mise en service de cette usine XXL et supervise désormais ses activités. Le projet est un tel succès que depuis 2021 Sasol a confié à Air Liquide l’exploitation des 16 autres ASU de son site.

Bertus, pouvez-vous nous en dire plus sur votre poste ?

L’usine que je gère est la plus grande ASU au monde et l’ajout le plus récent au site de Sasol. Je suis arrivé en 2016, en pleine phase de construction, avec pour mission de mettre en place l’équipe d’ici la mise en service. Avant cela, Sasol produisait elle-même  de l’oxygène avec les 16 unités du site : c'est la première fois qu'ils demandent à un tiers de fournir de l'oxygène, et c'est donc à Air Liquide qu'ils ont fait appel pour exploiter et entretenir la nouvelle usine. La production à l’usine T17 ayant débuté en janvier 2018, je devais en 18 mois  former l’équipe et la préparer à travailler dans cette usine unique en son genre.

Et aujourd’hui ? Comment votre poste a-t-il évolué ?

Dès nos trois premières années d’exploitation, nous avons su prouver notre valeur à Sasol en termes de fiabilité, d’efficacité et de sécurité. La production d’oxygène n’est pas leur activité principale (c’est une société de chimie et d’énergie), ils ont donc décidé de sous-traiter tous les autres ASU du site à Air Liquide. Notre objectif est de les amener au même niveau de modernisation que T17. Je suis très impliqué dans ce processus de transition à travers des missions de conseils et d'accompagnement.

Qu’est-ce que vous aimez dans votre travail ?

J’aime par-dessus tout les défis : je ne veux pas d’un travail de routine où l’on se rend en sachant déjà ce qu’on attend de nous. Dans mon métier, chaque jour est différent et vous ne savez jamais à quels problèmes vous allez être confrontés. Le contexte évolue en permanence et j’aime relever chaque nouveau défi qui se présente.

Quels sont ces défis ?

Je dois toujours réfléchir aux risques et aux vulnérabilités et m’assurer d’y être bien préparé. Certains des équipements sont si récents et encore uniques sur le marché  que seul le fabricant peut offrir une assistance. Les fabricants d’équipements se trouvent en Europe ou en Amérique du Nord, nous devons donc nous assurer que les pièces de rechange avec de longs délais de livraison sont disponibles et prêtes sur le site. Et bien sûr, au cours des deux dernières années, il y a eu la crise de la covid-19, qui a ajouté encore plus de complexité…

Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur votre travail ?

Outre tous les nouveaux protocoles que nous avons instaurés pour assurer la sécurité de notre équipe, nous avons mis en place une communication radio bidirectionnelle afin que les conducteurs restent à l’extérieur pour éviter tout contact direct. Nous avons également mis en place un nouveau programme permettant aux opérateurs de se connecter à distance au système informatique (DCS) qui gère la centrale, ce qui permet au personnel de travailler à domicile, si nécessaire. 

Bien sûr, l’un de nos produits est l’oxygène médical, et rien que pour l’usine T17, la demande a augmenté d’un facteur de cinq. C’est un véritable défi à relever, nécessitant une main-d’œuvre supplémentaire et une logistique complexe afin d’augmenter la production et organiser une flotte suffisamment conséquente pour charger et transporter l’oxygène vers les hôpitaux. Je suis très fier qu’aucun hôpital ici n’ait été à court d’oxygène en raison de problèmes d’approvisionnement d’Air Liquide.

J’aime par-dessus tout les défis : je ne veux pas d’un travail de routine où l’on se rend en sachant déjà ce qu’on attend de nous. Dans mon métier, chaque jour est différent et vous ne savez jamais à quels problèmes vous allez être confrontés.

Bertus Swart
Quelles sont les qualités personnelles nécessaires pour un rôle de ce type ?

Je dirais qu’il s’agit de donner l’exemple, s’impliquer, être présent pour déterminer les enjeux, être très ouvert et communiquer clairement les objectifs de sorte que tout le monde s’emploie à atteindre le même objectif. Pour moi, le travail en équipe consiste d’abord à aider quelqu’un même si ce n’est pas ma responsabilité. Il est essentiel de créer, dès le premier jour, une culture de travail dans laquelle tout le monde se prête main forte. 

Quelle est la prochaine étape pour l’usine ?

Nous avons commencé à produire du KrXe (krypton xénon), qui est un gaz rare. Il n’y a que trois ou quatre autres installations qui en produisent dans le monde. L’année dernière, nous avons lancé le KrXe en tant que produit supplémentaire, ainsi que l’azote liquide, qu’Air Liquide a choisi de produire ici plutôt que dans une autre usine afin de réduire notre empreinte carbone. Nous prévoyons également de réduire les émissions de carbone du site de 30/40 % d’ici 2030 en mettant en ligne 600 MW de sources d’énergie renouvelables.

Que diriez-vous à quelqu’un qui envisage de travailler chez Air Liquide ? 

Je travaille pour Air Liquide depuis plus de 20 ans, ce qui est déjà un premier signe de confiance ! J’ai vraiment apprécié le soutien du Groupe, qui m’a impliqué dans un projet aussi important que celui-ci. Il est essentiel de se construire un réseau avec des collègues de sites du monde entier pour obtenir des conseils et partager les connaissances. Beaucoup d’entreprises suivent plutôt qu’elles ne mènent le jeu, mais Air Liquide est prêt à prendre les devants et innover dans le développement de modèles prédictifs, la fiabilité, la sécurité, la technologie, en tirant les leçons qu’il faut pour améliorer son activité.


 

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